LITTÉRATURE MÉDIÉVALE





LE SCRIPTORIUM DE LANDÉVENNEC & LES REPRÉSENTATIONS DE SAINT MARC

TEXTE ORIGINAL
Commentaires
    -Qu'en pensez-vous, Markham ? m'a-t-il demandé.
    - Ma foi, cela me dépasse ! ai-je répandu. Ces bêtes... Quelles sont-elles ?
    - Des monstres mythiques, des créatures imaginaires, des emblêmes héraldiques. Une sorte de procession bizarre, mystérieuse.
    - Avec un cheval blanc en tête ?
    - Ce n'est pas un cheval !
    Il a protesté d'un ton sévère qui m'a étonné, car il avait bon caractère et ne se prenait pas trop au sérieux.

    Sir Arthur Conan Doyle. Contes du crépuscule.

       ¶ Les manuscrits bretons du haut Moyen Âge restent encore mal connus et leur décoration trop souvent méprisée. "Extrême rudesse", "enfantine", "grotesque", "ridicule", sont les qualificatifs courants. L'avis général est assez bien résumé par J. Porcher : le rejeton monstrueux, c'est le breton : à Landévennec en particulier et en d'autres lieux indéterminés, des Évangiles ont été, on n'ose dire, décorés (tant ils sont sauvages) de portraits d'évangélistes zoocéphales c'est-à-dire portant en guise de tête celle de leur attribut spécial à chacun d'eux, le "vivant" de l'Apocalypse. Ces apparitions étranges timbrent le texte sacré d'une empreinte à demi païenne : nous quittons ici l'art pour aborder la magie1

       ¶ Nous verrons que le terme d'empreinte demi-païennne, évidemment dépréciatif dans le contexte où se situe J. Porcher, est peut-être une des clés du problème que nous étudions ici. Il faut néanmoins reconnaître que


certaines productions comme celles qui illustrent le manuscrit Berne 85 laissent perplexe quant aux capacités artistiques de certains scribes bretons, surtout si on les compare aux enluminures irlandaises et anglo-saxonnes de la même période. Il n'en reste pas oins que la miniature bretonne mériterait d'être considérée avec un regard renouvelé par Chagall et Soutine. Aussi bien l'objet de cet article n'est pas de réhabiliter les artistes bretons du haut Moyen Age mais de chercher une explication à un écart iconographique qui concerne la représentation de l'évangéliste Marc.

       ¶ Selon une tradition qui remonte aux premiers siècles de l'Eglise, les quatre évangélistes ont été assimilés aux "vivants" de l'Apocalypse de Saint Jean (4, 6-7) qui lui-même reprend la vision d'Ezéchiel (Ez 1 sq.) dont le symbolisme se trouve pour la première fois exprimé par Irénée de Lyon. Mais c'est Saint Jérôme qui fit prévaloir l'interprétation canonique : l'homme symbolise Matthieu, à cause de la généalogie du Christ, qui inaugure le texte, Luc se voit attribuer un bovidé, animal voué au sacrifice, Marc est le lion "qui crie dans le désert"- et dont le rugissement réveille ses petits (Isidore Etym. II,3-6)- Jean, enfin, est l'aigle qui vole vers le Père2. Ce que Honorius Augustodunensis (XIIe s.) reprend sous la forme : "Christus erat homo nascendo, uitulus moriendo, leo resurgendo, aquila ascendo"3

       ¶ Lorsque les artiste au Moyen Age doivent représenter les évangélistes, ils peuvent adopter différentes solutions. La plus courante consiste à figurer un homme assis recopiant son texte. Les vivants apparaissent dans un coin de la page, en général à droite. Ils sont le plus souvent ailés, mais pas systématiquements. Enfin, il existe des figurations tout à fait particulières que les spécialistes nomment anthropozoomorphoiques : les évangélistes ont un corps humain surmonté de la tête de leur attribut4.

       ¶ Peut-on assigner assigner une origine historique et géographique à ces représentations inhabituelles ? R. Crozet en trouve le premier témoignage sur un sarcophage à Braga (VIe-VIIe s.). Toujours en Espagne, il signale un chapiteau du même style à Cordoue (VIIe s.). On ne peut évoquer ces figures sans parler du cél&egrve;bre sacramentaire de Gellone (Paris BN lat.120 48), écrit en Bourgogne entre 755-787, ou de l'Orsone de Laon (ms. 137), également du VIIIe s. Cette iconographie se retrouve dans les Iles, notamment dans les


canons du Livre de Kells (VIIIe-IXe s.), puis de nouveau en Espagne et en Allemagne du IXe au XIIe siècles. Faut-il rechercher l'archétype de ces images dans l'Egypte copte ou en Ethiopie ? On trouve effectivement à Lalibela, crypte de Sellasié, des sculptures représentant les animaux de l'Apocalypses à la façon anthropozoomorphique et le Musée du Vieux-Caire offre des icônes à tête de chien qui sont évidemment des réminiscences de l'Egypte pharaonique : saint Oghani se substitue à Anubis5. Cette opinion fut proposée par dom Leclercq et reprise par E. Mâle et L Bréhier nous rappelle R. Crozet : "malheureusement nos recherches de ce côté (l'art copte) ne nous ont donné aucun résultat probant" et il conclut qu'il serait vain de chercher une filiation dont une souche africaine constituerait l'archétype plastique. En revanche l'inspiration est commune -c'est le thème de la vision d'Ezéchiel dont le traitement particulier apparaît, reparaît, sans qu'il soit possible ni nécessaire de supposer l'existence d'un paradigme iconographique.

       ¶ Je ne fais que résumer brièment les conclusions qui se d&eacue;gagent des travaux de R. Crozet qui signale l'existence d'un groupe breton "caractérisé par une exécution très grossière et par de curieuses hésitations iconographiques"6. C'est le groupe de Landévennec.

       ¶ Etablie au Ve siècle par saint Gwenolé, l'Abbaye de Landévennec, sise à l'extrémité de l'Armorique, est l'une des plus anciennes fondations monastiques de Bretagne. On considère que l'influence insulaire y perdura jusqu'à une date relativement basse et que les usages "scotiques" -tonsure particulière "ab aure ad aurem" etc.- y prévalaient jusqu'à ce que la règle bénédictine y fût imposée par Louis le Pieux et Benoît d'Antiane en 818 à la suite de la campagne militaire contre Morvan7. Le Cartulaire (XIe s.) nous montre que son influence s'étendait sur un territoire qui correspond assez bien à l'actuel département du Finistère, c'est-`-dire les anciens évêchés du Léon (nord) et surtout de Cornouaille (sud). Du point de vue culturel cette abbaye possédait un scriptorium actif d'où viennent les six manuscrits, objets du présent travail et que je présente brièvement.


Londres, British Museum, manuscrit Egerton 609

       ¶ Début IXe. Collationné par Wordsworth et White pour l'édition du Novum testamentum. (manuscrit E.). Il appartient à la famille "iralndaise" illustrée par les manuscrits de Kells, MacRegol, Armagh, Echternach, etc. Ce manuscrit provient de Marmoutier (n° 87). Il porte un ex-libris du XVe ou
XVIe siècles de Saint-Martin de Tours. Il est entré au British Museum en 1836. Le texte est proche des manuscrits d'Angers 24 (20), Paris BN lat. 13169, Londres British Museum I, A, XVIII, Paris BN Nal. 1587, qui constituent le "groupe ligérien" des évangéliaires bretons. Saint Marc est représenté au fo. 45 V8.

Oxford Bodleian Librairy Auct. D. 2. 16 (S.C. 2719)

       ¶ Fin IXe, début Xe? Les trois fêtes de saint Guénolé sont mentionnées (3 mars, 28 avril, 13 mai), c'est donc un manuscrit copié à Landévennec. Il appartint sans doute au roi Athelstan puis fut donné à Léofric, evêque d'Exter (1042-1072). Marc est représenté au fo. 71 V 9.

New York, Public Librairy 115

       ¶ Fin IXe. Connu sous le nom de Harkness Gospels, du nom de son possesseur qui en fit don à la bibliothèque de New-York en 1928. Harkness l'avait lui-même acheté à Sir Thomas Philllips. Les trois fêtes de sant Guénolé désignent Landévennec comme scriptorium d'origine. Ce manuscrit se trouvait en Grande-Bretagne dès le Xe siècle 10. Sait Marc figure au fo. 13 V (frontispice) et au fo. 102 V (en-tête du texte de Marc).

Berne, Burgerbibliothek, cod. 85

       ¶ Seconde partie du IXe. Considéré comme originaire de Landévennec. Il a séjourné à Fleury -comme de nombreux manuscrits bretons- avant d'appartenir à P. Daniel, puis à Bongarz et enfin Gravisset, électeur palatin, de Strasbourg qui en fit don à la bibliothèque de Berne 11. Saint Marc est figuré au fo. 48 V.

Troyes, Bibliothéque municipale, manuscrit 960

       ¶ Une souscription (fo.1) peret de dater précisément ce manuscrit (909). Il a été écrit, selon toute vraisemblance, à Landévennec, à la demande de Matian et de sa femme Digrenet qui en firent don à l'église de Rospez (canton de Lannion). Il a appartenu à l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys. Une
note du XVe siècle ("garçon envoiez à Besançon") laisse penser qu'il a appartenu à l'abbaye cistercienne de Clairvaux. Avant d'entrer à la bibliothèque municipale de Troyes il figurait dans le fonds Bouhiers sous la cote D.58. L'évangéliste Marc figure au fo. 43 V 12.

Boulogne, Bibliothèque municipale 8.

       ¶ Deuxième partie du IXe. La présence de ce manuscrit à Boulogne s'explique pr le fit que les moines de Landévennec trouvèrent refuge à Montreuil-sur-Mer après la destruction de leur onastère, en 913, par les Scandinaves. Le portrait de Marc se trouve au fo. 42 13.


       ¶ A ces six manuscrits il convient d'ajouter un autre témoignage iconographique extrêmement précieux. Il s'agit d'une croix d'ivoire découverte à Milizac (Finistère nord) en 1973 par Y.P. Castel. Son origine et sa datation (VIIIe, IXe siècles ?) font encore l'objet de discussions, mis les spécialistes s'accordent pour retrouver l'influence de Landévennec dans les figures anthropozoomorphologiques qu'on peut y voir au verso. Selon toute vraisemblance il s'agit de la croix pectorale des abbés de St Mathieu-de-Fineterre 14.

       ¶ Les six manuscrits viennent, selon l'opinion communément admise, du scriptorium de Landévennec mais seule une étude des textes eux-mêmes pourra en déterminer l'origine de manière sûre. En ce qui concerne l'iconographie, si nos manuscripts ont des points communs -en fait les figures anthropozoomorphiques- ils présentent de nombreuses différences. Seuls les décorateurs du manuscrit de Troyes, de Berne et de Boulogne entourent les évangélistes d'une mandorle, à quoi il faut ajouter que dans le premier les personnages sont inscrits dans trois cercles au lieu qu'il n'y a que deux cercles à Boulogne et à Berne. Faut-il d'ailleurs parler de mandorle -gloire ovale en fore d'amende qui, ouvent entoure le Christ en majesté- ou bien voir une réminiscence des roues de la vision d'Ezéchiel ? Marc et Luc figurent sous des arcardes dans le manuscrit d'Oxford. Les évangélistes sont généralement présentés debout, tenant le livre, sauf dans Oxford où Marc et Mathieu, assis, écrivent. Les ailes figurent parfois : deux paires chez Luc et Jean dans Troyes 960, Egerton 609 ; Dans le frontispice de New-York, seul Marc se voit agrémenté d'une aile. Terminons cette énumération en notant que le bœuf de sant Luc porte généralement des cornes -mais pas dnas Oxford. Dans les manuscrits de New-York et de Troyes les évangélistes portent un pallium (tout comme le saint Jean de Berne). Enfin, les peintures des manuscrits de


New-York et de Londres sont entourés d'un cadre absolument identique caractérisé par le motif d'un entrecroisement de deux boucles en crochet.

       ¶ L'attention des historien a été depuis longtemps attirée par une figuration spéciale de Marc : au lieu qu'il ait une tête de lion, il porte une tête de cheval. Jeanne Laurent a proposé une explication à cette bizarrerie : son origine serait un jeu de mots sur le nom de Marc ui aurait été prononcé comme le mot breton marc'h qui signifie "cheval" 15. Cette explication a été souvent reprise et elle semble, en effet, donner une des clés permettant d'interpréter la substitution du cheval au lion, bien qu'elle soulève des difficultés, comme le souligne H. Guillotel : cette suggestion séduisante au départ, n'est pas sans poser de délicats problèmes du simple point de vue de l'orthodoxie 16. On en peut de toute façon prendre pour argument le fait que les illustrateurs ignoraient le lion : il est bien évident que des modèles circulaient. Il existe par exemple une ressemblance frappante entre le Marc d'Oxford et le Matthieu du manuscrit 1395 de S. Gall. Dans les deux cas l'évangéliste assis tient dans une main une plume, dans l'autre un couteau (ou un grattoir), les plis du vêtement se ressemblent etc... 17. D'autre part il est faut d'affirmer que saint Marc est toujours représenté avec une tête de cheval. Il est certain que l'extrême schématisation du dessin empêche parfois qu'on reconnaisse quelque animal que ce soit. C'est le cas de Berne 85. C'est encore le cas pour le saint Luc de Boulogne ; en revanche le décorateur de Troyes 960 a voulu donner à sant Marc un aspect léonin ; d'ailleurs la mention Marcus Leo lève toute ambiguité. Une ligne brisée marquant l'encolure semble bien représenter l'arrêt d'une crinière. Si nous regardons maintenant le manuscrit de Boulogne (fo.42) ainsi que celui de New-York -du moins en ce qui concerne le fo.102 qui ouvre le texte de Marc- il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d'un personnage à tête de cheval, très différent de celui que l'on trouve dans le frontispice (fo.13 V.). Dans ce dernier cas la gueule ouverte laisse aparaître une langue pointue et retroussée. R. Crozet avait noté pour le groupe de Landévennec "de curieuse hésitations iconographiques (...) Saint Marc a une tête canine a oreilles pointues" 18. Si nous nous tournons vers la croix de Milizac nous retrouvons un saint Marc tout à fait semblable dans lequel Y.P. Castel croyait tout d'abord (1981) reconnaître une tête de cheval. Révisant on opinion quelques années plus tard (1986), le même écrit : " il est impossible de voir à gauche, ni le lion attribué à Marc, ni même le cheval des évangéliaires issus du scriptorium de Landévennec. Si l'on veut à tout prix trouver une ressemblance, il faurait chercher du côté du chien ou du


renard" 19. Or si certains évangéliaires sont très frustres et leur décoration pour le moins malaroite, la très élégante croix de Milizac, d'une grande sûreté dexécution, laisse difficilement supposer que l'artiste n'a pas atteint le but qu'il s'était donné. Il y a mieux : dans le manuscrit d'Oxford (fo.71 v), l'animal représenté est incontestablement un chien, les oreilles pointues, les crocs très apparents, la langue retroussée, rendent absolument impossible qu'on puisse y voir un lion. L'illustrateur a même scrupuleusement dessiné la truffe au bout du museau relevé du chien.

       ¶ Ainsi nous nous trouverions avec trois animaux symboliques pour l'évangéliste Marc : le classique lion, le cheval introduit dans l'iconographie à la faveur d'un jeu de mots, enfin un chien.

       ¶ En ce qui concerne l'apparition du cheval, J. Laurent précise sa pensée : "que les anomalies de certains évangéliaires bretons puisse s'expliquer par une mythologie païenne ne devrait pas nous surprendre puisque l'Église voyait alors dans le paganisme une préfiguration de la religion chrétienne. Ceci a surtout été démontré pour la mythologie gréco-latine. C'est ainsi qu'Apollon était tenu pour une préfiguration du Christi. Le contexte où vivient les abbayes bretonnes étant celtique, il est normal d'y trouver des évocations de mythes celtiques". C'est-à-dire très précisément le dieu-cheval.

       ¶ A propos du jeu de mots, il convient de signaler que la graphie marc'h, toujours citée, constitue un anachronisme. Ce n'est en effet qu'à partir du XVIIe siècle que l'on place une apostrophe entre les deux lettres du groupe ch lorsque celui-ci indique une spirante. En vieux-breton la graphie était fluctuante. On trouve march, marh, marchus et sans doute aussi marc, puisque marcoc (cavalier) est attesté parallèlement à marchoc. Avançons une hypothèse : la "confusion" concernant Marc est peut-être davantage issue d'une homographie que d'une homophonie, car si la ressemblance visuelle permet avec vraisemblance une rapprochement entre "marc" et "marc(us)" (parfois écrit marchus), il est difficile d'imaginer une ambiguïté entre [ma:rk] et [ma:rx]. Allons plus loin : la phonologie du breton interdit absolument qu'on puisse confondre [ma:r] et [ma:x] ou [ma:rk] et [ma:rx], très exactement comme la phonologie de l'anglais n'autorise aucune confusion entre [s] et [θ,ð], phonèmes fort différents pour une oreille anglo-saxonne mais dont on sait les soucis qu'ils causent aux continentaux lorsqu'ils doivent affronter la prononciation du redoutable th... Oserais-je ajouter par parenthèse, que les gosiers des mêmes sont égallements rebelles au c'h� Ce qui nous vaut d'entendre bien souvent, au lieu du fier et vigoureux "Penmarc'h", le calamiteux "pain-mare" qui tant offense les celtiques oreilles !

       ¶ Quoi qu'il en soit B. Tanguy nous rappelle que c'est du scℜiptorium de Landévennec que nous vient la plus ancienne mention du roi Marc, oncle


de Tristan qui, Midas celtique, était affublé d'oreilles de cheval 20. Très précisé,ment c'est un moine de l'abbaye de Landévennec qui, rédigeant en 884 une Vie de saint Paul Aurélien, nous dit que la renommé du saint "vole jusqu'au oreilles du roi Marc que les gens appellent d'un autre nom Conomor", (fama eius regis Marci pervolat ad aures quem alio nomine Quonomorum vocant) 21. Pervolat ad aures serait une allusion à la légende.


22

Louis LEMOINE


lec'h



lec'h
R. Crozet est René Crozet.
http://www.croix-finistere.com/
mandorle
Christ en majesté, entouré des symboles des quatre Évangélistes, fin du XIIe siècle. Psautier de Westminster, British Library, Londres

iJe suis content, car bien qu'étant presque persuadé de n'être pas le seul à avoir eu cette intuition, j'ai moins mauvaise conscience de l'avoir eue. Et je la prends toujours pour très vraie. Vatican II se positionne en effet sur l'idée que dans chaque religion, il y a quelque chose de la révélation et que l'Esprit parle aux gens de la manière dont ils sont capable d'entendre. Le Christ et la résurection reste l'ultime révélation.

________________________
1Hubert J., Porcher J., Volbach W.F. L'empire carolingien p. 199. Ce jugement sévère reprend celui de dom Leclercq qui n'épargne pas les manuscrits insulaires : Il nous semble que c'est faire tort au cubisme que de rapprocher ces productions de celles des miniaturistes et des enlumineurs iralndais, le cubime n'est qu'un degré d'aliénation mentale, l'art irlandais en la plénitude ; c'est sa seule supériorité. La figure humaine est maltraitée, déformée, ridiculisée, non par impuissance mais par hostilité (...) on est soulevé d'indignation en présence des caricatures odieuses des manuscrits irlandais. Il y là un ragoût de blasphème et de sacrilège... etc. Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, article "Irlande", col. 1542-3.

2Adversus Jouininum, Lib. I, cap. 29.

3 Migne Patrologia latin 172.col. 956. Cité par F. Henry in Book of Kells, Londres 1974.

4Zofia Ameisenowa "Animal-headed, gods, evangelists, saints and righteous men", Journal of the Warburg and Courtauld Institute, vol. 12. Reprint Vaduz 1965 pp. 21-45. R. Crozet, Les premières représentations anthropozoomorphiques des évangélistes (VIe-IXe siècles), Etudes mérovingiennes, Poitiers 1953, pp. 53-63 ; du même. "Les représentations anthropozoomorphiques des évangélistes dans l'enluminure et dans la peinture murale aux époques carolingienne et romane", Cahiers de civilisation médiévale, Poitiers 1958, pp 182-187.

5F. Anfray, Les anciens Ethiopiens, paris 1990, p. 197 ; Ch. Cannuyer, Les Coptes, Maredsous 1988, pl. 6.

6R. Crozet, 1958, op. cit., p. 184.

7M. Simon, o.s.b., L'abbaye de Landévennec, de saint Guénolé à nos jours, Rennes 1985. Y-at-il eu, comme le pense J.C. Alexander, "résistence à la domination culturelle carolingienne" dont l'enluminure des manuscrits du IXe siècle porterait témoignage ? Cela est bien possible mais pas avéré. CF. Landévennec et le monachisme breton dans le haut Moyen Age, Bannalec 1986, pp. 269-285.

8Berger S. Histoire de la Vulgate, Paris 1893, pp. 46-50. E.K. Rand, A survey of the manuscripts of Tours, Cambridge, Massachussets, 1929 pp. 166-7. Je n'ai pu voir ce manuscrit. S. Berger signale seulement "une hideuse figure symbolique de saint Marc, avec une robe faite d'entrelacs ; 78 V, figure également laide de Saint Jean." Et aussi G.L. Micheli, L'enluminure du haut Moyen-Age et les influences irlandaise, Bruxelles 1939, p.98 : "les évangélistes, aux étranges têtes animales sont schématisés à l'extrême".

9M. Simon o.s.b., op. cit., pp. 268-70 ; H.H. Glunz, History of the Vulgate in England, Cambridge 1933, pp. 54-58.

10C.R. Morey. "The Landévennec gospels", Bulletin of the New-York Public Librairy, sept. 1929, vol. 33, n.9, pp. 643-653. C.R. Morey, E.K. Rand, C.H. Kraeling, The Gospel BOok of Landévennec, Harvard University Press, Cambridge, 1931. K.D. Hartzelle, The Early Provenance of the Harkness Gospels, Bulletin of the Research in the Humanities, Spring 1981. pp. 85-97. M. Simon, o.s.b., op; cit. pp. 266-268.

11O Humberger, Die illustratierten Handchriften das Burgerbibliothek Bern, Berne 1962, pp. 132-134.

12L. Morel-Payen, Les plus beaux manuscrits et les plus belles reliures de la bibliothèque de Troyes, Troyes 1935.

13Micheli, L'enluminure du haut Moyen Age et les influences irlandaises, Bruxelles 1939, p. 98

14Y.P. Castel, "La croix pectorale des abbés de Saint-Mathieu", Bulletin de la société archéologique du Finistère (BSAF) t. cix. 1981, pp. 255-262. Du même, "La croix d'ivoire de Milizac", in Landévennec 1986, op. cit. pp. 155-160 et ibid., pp. 161-166, note de R. Barié.

15J. Laurent, Bretagne et Bretons, 1953.

16H. Guilltel, Recherches sur l'activité des scriptoria bretons du IXe siècle, Mémoires de la société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (MSHAB) t. LXII, 1985, p. 14.

17J.J.G. Alexander, A survey of the manuscripts illuminated in the British Isles, vol. I pl. 281.

18R. Crozet (1958) op. cit., p. 184.

19(1981) p. 258, (1986) p. 157.

20Il cachait cette infirmité et tuait ses barbiers, détenteurs malgré eux du secret royal. L'un d'entre eux, épargné, finit par confier son secret à un arbre. Bien sûr, le vent dans les branches disait " le roi a des oreilles de cheval". Voir à ce sujet le travail capital de G. Milin, Béroul et le conte AT 782 du roi aux marques animales (thèse 1989).

21Vita Pauli, Revue celtique 1912, t. XXXIII, pp. 306-307. B. Tanguy, Douarnenez, patrie de Tristan, BASF 1988, t. CVVII, p. 125.

22


Source : Un livre dont je serais bien incapable de me rappeler le titre, malheureusement. Si, je l'ai trouvé dans Google books : ici, il s'intitule Mélanges François Kerlouégan