PALÉOGRAPHIE





LES CLEFS DES TEXTES ANCIENS

Qui n'a jamais été émerveillé par l'apparente incompréhensibilité d'une page d'un livre ancien ? Pourtant, avec les outils adéquats, une sérieuse étude & une connaissance appronfondie des langues utilisées. Bref, c'est comme tout, il faut apprendre les règles, les méthodes qui permettent d'aller plus avant dans la connaissance du sujet ou de la matière qui nous tient à cœur.

Loin de vouloir rivaliser avec d'autres outils d'érudition philologique, j'entends donner ici un aperçut plus ou moins exhaustif des techniques permettant de comprendre ce qui est écrit dans un texte ancien, sachant que certaines sont aussi utilisées dans la graphologie moderne (la notion de ductus notamment, qui permet de détermner la continuité ou non de copiste dans un ou plusieur textes manuscrits.

Je m'appuierai, entre autre, sur des informations recueilli au cours de l'audition de conférences données lors d'un stage à l'I.R.H.T., en grande partie et de recherches personnelles pour le reste. J'essaierai de faire une petite bibliographie pour le débutant, monographies & sites sur l'Internet.

J'espère en tout cas être aussi utile à ceux qui liront ceci que j'aurais pris de plaisir à faire ce cours.
Histoire de l'écriture

ÉCRITURES DU MOYEN ÂGE

1. « Évangiles d'Ebbon » : saint Matthieu, v. 820 (Épernay, Bibl. mun., ms. 1).
Stage d'initiation au manuscrit médiéval
Institut de Recherche et d'Histoire des Textes
1997

ici une planche à scanner
ici aussi
et encore
...
Mardi 24 octobre 2000

Histoire de l'écriture
[...]

Les copistes savaient les gestes à faire et à ne pas faire. Il y avait donc une transmission des gestes qui est exprimé dans la notion de ductus : « façon de tirer la plume ou le calame sur le papier » (cf p. 2 de la brochure). Le même ductus se retrouve pour toutes les lettres.

L'écriture numéro un est formée sur une feuille de papyrus, et date environ de 54 avant Jésus-Christ. C'est un acte. On voit une capitale, capitale rustique (« La plus urbaine de toutes les écritures qui soient»). Le document deux montre ce qui est peut-être le plus ancien codex connu (il date de 100 avant Jésus-Christ). La marge en haut du fragment prouve que c'est un codex : elle ne se situe pas au début du texte, de plus, c'est un parchemin écrit recto-verso. C'est le papyrus 745, British Library of London ; on voit un extrait du De Bellis Macedoniis.

Documents trois et quatre.

3) Papyrus, fragment de rouleau conservé à la Biblitohèque Nationale de Berlin, papyrus 5767, De Iudiciis de Cicéron (deuxième moitié du IIIè siècle.

4) Papyrus numéro 1532, British Library of London, Epitome Livii

D'une part, les lettres, signes, de ces documents nous rappellent quelque chose. Dans ces documents, on a déjà les éléments fondamentaux de l'écriture développée au Moyen Âge. Sur la page de gauche, on peut voir ce qui a constitué la première grande révolution dans l'histoire de l'écriture livresque sur support souple : le pasage du papier droit au papier incliné, entre le Ier et le IIIème siècle après Jésus-Christ.

Conseils :
  • Lire l'article de Malon, dans De l'écriture
  • Poser des questions
  • Nota Bene : Cursive = Courante
  • Page de droite, écriture 5 : naissance de l'écriture cursive.
    Des capitales, des onciales.
    Écriture 1 : capitale romaine classique (ou rustique).
    Écriture 2 : écriture romaine classique, majuscule romaine calligraphique.
    Écriture 3 : capitale semi-onciale ancienne.
    Écriture 4 : semi-onciale (aspect cursive) ou cursive romaine ancienne.

    Développement de la capitale classique

    Page de gauche : un texte de Virgile, peut-être le seul en capitales encore en notre possession. Écriture proche de la fausse rustique.

    Page de droite : Un palimpseste, texte de Saint Augustin écrit sur un Cicéron. L'ancien texte est réapparu avec le vieillissement ! L'écriture de plus grand module correspond au Cicéron. Pour mettre en évidence la spécificité d'une écriture, la décrire et l'identifier, il faut faire le test d'A.D.E.M., c'est-à-dire regarder et décrire les lettres a, d, e, m (et n). Il faut mettre ces lettres en parallèle dans ces deux textes.

    Le A de la page de droite correspond au ductus de la capitale romaine.
    Le D de la page de droite correspond aussi au ductus de la capitale romaine. Mais il en diffère, en deux traits : l'attaque de la lettre est nettement plus oblique.
    Le E du Cicéron est formé par un trait vertical et trois petits traits ondulés, il est plus étroit que le nôtre. Alors que celui de la page de droite est nettement arrondi.
    La forme du M correspond agrave; un « changement de mode » : il présente trois trait droits. Celui de la page de droite est fait de deux arches arrondies.
    Le N reste le même.

    Il y certaines lettres qui restent à l'identique, d'autres qui ont le même schéma mais dont le ductus change. Sur la page de droite, on voit le monde de l'onciale (Saint Augustin) : les d, e et n sont plus arrondis. Une des caractéristiques de l'onciale est le M arrondi et le N pointu.

    L'écriture du saint Augustin est l'onciale, mais plus du IIIème siècle. Celle du Cicéron date du IVème siècle, dite onciale archaïque, voire une écriture aden (nommée ainsi à cause des lettres à regarder).

    Des références, des types
    Comment les choses ont évolué.

    Quelques définitions

    Il y a des pleins et des déliés.