CODICOLOGIE





L'HISTOIRE DU BIBLOS

PRÉAMBULE HISTORIQUE

Dans l'Europe médiévale occidentale, la production de texte est avant tout monastique, et ce, jusqu'au XIIème siècle. Après quoi, avec le développement de la structure sociale urbaine, la production se laïcise, au sein des universités notamment.

Du VIIIème au XIIème siècle


C'est ce que l'on pourrait nommer la période "romane", afin de situer chronologiquement cette période selon des critères qui semblent familiers. Grâce à la christianisation de cette région, on a besoin de livres pour comprendre la Bible (dont le titre à lui seul signifie qu'elle est LE livre ultime). Les communautés monastiques créent des livres à leur usage, convenant à leur besoins. Que ce soient les Bibles, des recueils d'exégèses ou autres florilèges théologiques. Ils exécutaient ausi des copies des la littérature classique. En effet, nonobstant le caractère essentiellement polythéiste de ce corpus, il est étudié pour la grande somme intellectuelle qu'il représente. Les textes littéraires ont au moins cette vertue de permettre de bien se familiariser avec le latin qui n'est plus la langue parlée. Les scientifiques antiques permettenet de mieux comprendre les textes sacrés latins. De plus, la règle bénédictine (qui datait du VIème siècle) encourageant le travail manuel, la copie de livres anciens (grecs & romains en particulier) était favorisée. Ceci s'explique par ce qu'aujourd'hui nous appélerions la pénibilité du travail de copiste : dans un scriptorium sur un support peu confortable, écrivant à main levé (au sens propre du terme : la main ne touchait pas le papier, le geste s'apparentait plus à de la peinture) ; le corps entier souffre dans l'acte mais l'âme du copiste prie dans le même temps & glorifie Dieu.

Du XIIème au XVème siècle

On rentre dans la période qui a vu le dévellopement de ce qui fut nommé ensuite le "gothique".Le monastère était le lieu de production d'un monde où le rural prédominait, avec l'arrivé du monde gothique, la société urbaine se développe, & c'est dans les écoles que se feront les manuscrits. Les universités font leur aparitions & entrainent une nouvelle forme de manuscrits, moins axés sur la forme que sur le fond. Non pas que le fond ne comptait pas auparavent, mais c'est un peu comme la différence entre une édition avec gravures & couverture soignée & la version "poche" d'un même texte. L'économie & la rapidité d'exécution vont primer pour une diffusion plus aisée des textes.

On possèdent alors deux ou trois textes sont considérés comme fondamentaux : les autorités, parmis lesquelles Galien, Hypocrate, pour les Grecs, & Avicenne. Au XIIème siècle, viennent s'y ajouter d'autres ouvrages & traductions.

En dehors de quelques ordres comme les Dominicains, les monastères se recentrent sur leur rôle de lieu de prière, c'est ainsi qu'ils œuvrent pour la diffusion de la Révélation, & l'étude est renvoyée aux Écoles cathédrales, notamment, puis aux universités. Dans les ateliers de production de livres, on s'oriente vers des œuvres de divertissement destinées à un public bourgeois, versé dans le droit. Par ailleurs, les romans de chevalerie qui se développent à cette époque augmentent le nombre des livres en circulation. Il cohabite donc trois manières de concevoir les manuscrits. Les monastères produisent des livres de manière traditionnelle & assez austère. L'université privilégie une production efficace & rapide. Enfin, les ateliers, véritables éditeurs de livres pour clients & non plus intellectuels purs, produisent des livres d'agréement, à l'esthétique recherchée.

Les différentes pratiques induisent des effets différents. On notera, pour l'anecdote, le fait que les usuels des bibliothèques universitaires, d'une part, et, d'autre part, de véritables catalogues calligraphiques issus des ateliers de productions laïques.

Les Rouleaux


Pendant l'Anitquité, c'est la forme en rouleau qui prime dans la production livresque. Il existe deux formes de rouleaux : le rotulus & le volumen.

volumen

Contrairement à l'imaginaire populaire, c'est la forme la plus répandue, que l'on déroule horizontalement, suivant le sens de l'écriture. Les livres sacrés juifs sont, du moins ceux utilisés pour la liturgie sont toujours des volumen.

rouleau

rotulus

Que l'n déroule du haut vers le bas.

Il sera remplacé progressivement par le codex, au cour d'un période s'étendant du IIème au IVème siècle. Deux cause prévaudront à ce changement :
  1. Le rouleau antique est sur papyrus, difficilement roulable, par trop de rigidité. l'utilisation du parchemein permet de développer d'autres formes ;
  2. Le développement du christianisme : les livres chrériens sont produits en codex pour les différencier des textes hébraïques.
Il y a un impact de la forme sur l'usage : le codex est plus pratique que le rouleau, peut le poser, & ainsi avoir les deux mains libres, ce qui permet de prendre des notes de lecture. Il est à noter que le rouleau reste tout de même en usage durant tout le Moyen Âge.

En ce qui concerne la matière, le papyrus est une plante des bords du Nil   on utilise la tige, que l'on presse, sèche. Ensuite, elle est tissée puis encollée. C'est une matière très solide mais qui manque d'élasticité, donc elle casse facilement. Vers le IIème siècle après Jésus-Christ, apparaît le parchemin. On raconte une légende à son propos, pour en donner l'étymologie. Il aurait été inventé à Pergame (aujourd'hui Bergame), à cause d'un blocus des Égyptiens pour que la bibliothèque grandissante de la ville ne fasse pas d'ombre à la bibliothèque d'Alexandrie. Ils auraient alors utilisé ce qu'ils avaient sous la main pour écrire : de la peau séchée. Le parchemin est une matière pérenne, tout à fait efficace pour la conservation des écrits : nous en voulons pour preuve les Manuscrits de la Mer Morte.
Le parchemin se répand progressivement avec les textes chrétiens.

UN CODEX



Ockeghem, Johannes (1410?-1497). Reliure cordiforme (en forme de coeur) en velours rouge.

À la fin du XIIIème siècle, il devient le matiériau le plus utilisé pour les codex. C'est une peau, surtout de mouton (il faut avouer que l'animal d'origine n'est pas toujours très facile à reconnaître). La peau la plus recherchée est le velin, c'est-à-dire une peau de veau mort-né, extrêmement fine et blanche. Elle est si réputée qu'elle donnera son nom à un papier au grain particulier utiliser pour l'édition de luxe ou de collection.

Comment prépare-t-on les peaux ?

On peut imaginer ici une image (diapositive 5) d'une gravure sur laquelle on peut voir des médaillons représentant les différentes étapes de la préparation de la peau.

  1. Scribe tenant le calame (ou la plume) et le couteau.
  2. Écritures sur tablettes de cire (brouillon).
  3. Raclage de la peau : on la traite à la chaux, puis elle est écharnée. Pour ce faire, elle est tendue sur un chassis et, avec une lame recourbée, on l'affine et on retire les résidus de poils.
  4. Découpage de la peau.
  5. Avec un marteau et un ciseau, on perce de petits trous (la piqûre pour tracer les lignes d'écritures.
  6. Traçage des lignes (parfois fait avec le couteau).
  7. &Eacteu;criture (action non représentée).
  8. Couture des cahiers (après avoir rassemblé les feuillets).
  9. Avec le couteau, on corrige et l'on révise le manuscrit.

La préparation peut durer de deux à quatre mois. Le danger de l'amincissement de la peau, c'est de la crever. Ceci arrive relativement souvent. Lorsque le cas se présente, soit les préparateurs ont recousu la peau, soit le trou est trop grand et ils l'ont laisé. Beaucoup d'hapax recensés n'étaient en fait que le mélange de la page trouée et de celle d'en-dessous que l'on ne pouvait distinguer sur un cliché.

  • Diapositive 6 : un scriptorium.
  • Diapositive 7 : Photographie d'une enluminure représentant un religieux achetant des peaux.
    <img src="image_non_trouvee.jpg">
  • Diapositive 8 : Photographie d'un parchemin troué
    <img src="image_non_trouvee.jpg">
  • Diapositive 9 : Parchemin dont le trou a été recousu.
    <img src="image_non_trouvee.jpg">

En utilisant des peaux de bêtes comme support, il était impossible de ne tomber pas sur des bêtes qui s'étaient éraflées de leur vivant. Ces éraflures constituent des points faibles dan la peau et ce sont souvent au niveau de ces éraflures que la peau se troue lors du grattage. Comme autre trace de la vie passée de la vie passée de l'animal, on trouve parfois des poils. La plupart du temps, on arrive à reconnaître au toucher le côté chair (lisse) et le côté polis (piqueté et rèche). De plus, la page a une tendance à s'enrouler du côté poils. De fait, on essayait de relier les livres de sorte que les faces de même nature se fassent face. Ceci permettait en outre de n'avoir pas de contraste de couleur trop fort.

Pour mémoire, il fallait entre deux cents et trois cents moutons pour une copie de L'Énéide et environ mille peaux pour une Bible de mille feuillets.

C'est un support cher, d'où parfois l'usage qui consistait à gratter le parchemin écrit, dont on ne se servait plus, pour réécrire dessus. C'est ce que l'on appelle un palimpseste. Ceci se faisait surtout dans les moments de mutations culturelles.

Le papier n'arrive en Europe que vers l'an mille, par les Arabes. Il n'est en Italie qu'au XIIIème siècle. Les premiers moulins à papier en Champagne datent du XVIème siècle. Le papier se fabriquait à partir de vieux chiffons qui étaient mis à fermenter dans l'eau. Une fois qu'ils avaient bien fermenté, ils étaient battus en moulins à eau, puis on étalait la pâte dans une forme. La forme est un grand rectangle de bois avec un tamis de fils métalliques. Puis elle était lissée et, enfin, vernie.

On retrouve la trace de la forme par transparence, c'est la marque d'eau, ainsi que le filigrane : fil de laiton sur la forme, posé par le papetier, comme signature.

La marque d'eau est due au fait que l'eau s'écoule moins bien au niveau des fils (diapositive 10). Les filigranes sont utiles pour dater le papier. Monsieur Briquet a fait un recueil de seize mille filigranes datés.

Le papier est plié, il faut se méfier du pliage, in quatro ne donne pas à cette époque le format, mais indique simplement que le papier a été plié en quatre (donc donne huit pages). En effet, la forme n'a pas de taille normée.

Le papier ne se développe qu'à cette époque arce qu'avant, le tissu coûtait trop cher. Les gens gardaient leur vêtements jusqu'à la m☠rt, presque. Il faut donc attendre que la conjoncture économique permette que l'on se débarasse de ses vieux vêtements.

Le prix évolue : au XIVème siècle, il coûte quatre fois moins cher que le parchemin (au XVème siècle, il vaut douze fois moins cher).
Ceci va développer l'usage du livre et va de paire avec l'essor des universités ainsi que celui de la bourgeoisie. Se faire faire un manuscrit montre que l'on a réussi dans les affaires. Le parchemin reste en usage pour le livre de luxe, parce que l'on sait comment il vieillit, de plus, il reste meilleur pour les couleurs.
Au XVème siècle, plus de 33% des manuscrits de Paris sont en parchemin. Il faudra l'imprimerie pour que le papier prenne son envol et que le rix du livre baisse beaucoup.

Présentation du manuscrit

Le livre est un assemblage de cahiers qui rassemble des feuillets pliés en deux (suivant le nombre de feuillets assemblés, le cahier porte un nom difféent : le quaternion est un cahier de quatre feuillets de huit feuilles, ce qui constitue seize pages). De même, il y a des ternions, des binions, les seinions, etc. Il est parfois utile de les compter pour la localisation d'un livre (en Italie, ce sont plus souvent des quinions, à l'université, des seinions...). Si on n'a que des quaternions et que, d'un coup, on a des ternions, on peut supposer que l'on est en présence de deux manuscrits reli&eacuet;s ensembles. On symboliste les cahiers de la manières suivante : (ceci est un quaternion). Si on n'a qu'un seul ternion et un autre format de cahier paire (binions et quaternions), c'est sûrement que l'on a ajouté ou arraché un bifeuillet. Parfois, il manque un cahier entier et seul l'examen des marques de reliure, ou bien du texte permet de le voir. À l'intérieur de chaque cahier, il y a des pages qui font l'objet d'une préparation.

Diapositive 10 : Médaillon d'un moine piquant pour faire la justification (l'espace d'écriture). On pique pour faire des trous dans plusieurs cahiers à la fois (quatre souvent), ce qui simplifie la tâche.
Diapositive 11 : Enluminure : la réglure faite aavec le couteau ou une mine de plomb, c'est le traçage de traits pour délimiter l'espace d'écriture.
Diapositive 12 : Point sur chaque ligne en marge, plus lignes d'écritures tracées.
Diapositive 13 : Manuscrit sur deux colones, séparées par une ligne médiane et parfois des lignes différentes pour délimiter l'espace d'écriture.
Diapositive 14 : Enluminure représentant saint Mathieu (reconnaissable à l'homme [ailé ici]) qui prépare ses cahiers pour écrire sa Bible.
Diapositive 15 : Enluminure sur laquelle est dessiné un moine qui règle sur deux feuilles, sur un petit fromat donc.
Diapositive 16 : Mise en page complexe d'une Bible glosée. Le texte est en gros modules, au milieu, et les gloses en petits modules, autour. Il est à remarquer qu'il y a des gloses marginales (en marge, ou plutôt autour du texte) et les gloses interlignaires, entre les lignes.

La copie et la décoration

Elles se font par séances de travail. L'encre reste cher et sèche, ce qui constitue deux par paramètres avec lesquels il faut compter dans la mise en texte d'un manuscrit. Le copiste prépare la quantité d'encre dont il a besoin pour son travail. Le travail peut s'organiser de plusieurs façons. Soit un seul copiste s'occupe de toutes les tâcjes les unes après les autres. Soit plusieurs copistes spécialisés se répartissent le travail. Ou encore, plusieurs copistes travaillent en même temps sur des cahiers diffésrents du même volume. Il n'est pas toujours facile de voir le changement de main, tellement l'écriture livresque est stéréotypés. À tel point que les copistes (moines et laïques) ont une écriture livresque et une écriture cursive. De plus, la copie est un travail fatigant. Quand le bras se fatigue, l'écriture se déforme. On peut alors à l'examen avoir l'impression qu'il y a un changement de main. Cette impression peut aussi nous surprendre lorsque le copiste a retaillé sa plume ou lorsqu'il change d'encre.
Le problème de travailler sur plusieurs cahier à la fois, c'est qu'il faut que chaque copiste tombe pile à la fin du cahier qu'il copie. Même avec une écriture stéréotypée, il peut y avoir des problèmes. Il lui faut alors soit prendr eune écriture plus petite ou plus grande, selon le cas. Parfois, on enlève ou rajoute une page, d'où l'existence de cahiers impairs.

Les instruments

Le calame : roseau taillé. La plume (souvent d'oie) taillée. Ces deux instruments sont trempés dans l'encre.

Diapositive 17 : On voit un copiste, sur une neluminure, avec son calame ou son couteau (pour gratter ou tailler la plume). Son pupitre est incliné, souvent le livre copié est sur le côté. On écrit à main levée, ce qui est très fatigant. Il s'appuie sur son couteau avec l'autre main pour soulager le bras droit du poids du corps.

Diapositive 18 : Le copiste écrit en noir le texte en laissant la place pour le titre (en encre rouge, d'où le nom de rubrique < ruber). Ainsi que la place des initiales ornées. On voit un petit -a- noir recouvert par un grand rouge), cette petite lettre est appelée lettre d'attente.

Diapositive 19 : Le rubricateur peut tracer des manchettes qui reprennent le titre ou le début de la partie. Elles se trouvent en haut de la page, plutôt au centre.

Diapositive 20 : Trois lettrines de factures différentes qui hiérarchisent les parties du texte suivant leur taille. On voit en plus les manchettes et les signatures. Elles se trouvent en bas de la page, en début ou en fin de cahier. Le cas de figure le plus courant est en fin de cahier le numéro du cahier en chiffres romains(cette technique d'aide à la reliure était encore usitée au XXème siècle).

Diapositive 21 : On peut voir la signature sous cette forme : .1.', c'est-à-dire un 1 entouré de deux points et en exposant une abréviation sous forme d'apostrophe qui signifie us, c'est-à-dire que cette signature signifie Primus («Premier cahier»). À côté de la signature se trouve la réclame. Ce sont les premiers mots de la page suivante. Ici c'est un cas intéressant où il y a deux réclames parce que c'est un texte glosé. La réclame de ce texte est celle-ci : Per ignorantem. La réclame sert surtout au relieur. Pour le chercheur, si elle ne correspond pas, c'est qu'il manque un feuillet, sinon un cahier, ou alors, c'est que le relieur a mélangé les cahiers. Les réclames et les signatures étaient systématiques, mais elles ont été souvent coupées par le relieur.
Parfois, il y a des signatures de feuillets qui ont servi à la reconstitution du cahier. Elles se présentent en bas agrave; droite du feuillet et numérotent de la façon suivante (par exemple) : de A1 à A4, de B1 à B4 ; et rien bien sûr sur la deuxième moitié du cahier.

Diapositive 22 : La relecture : on gratte, ou alors, on fait des corrections dans l'interligne.

On fait un emploi énorme d'encre de couleur, car cela structure le texte (il faut indiquer la structure du texte), l'aère. On utilise surtout l'encre rouge (obtenu à partir du minium, de la terre d'ocre ou de la cochenille). Ensuite vient le bleu (obtenu à partir du bleuet, du sureau, de l'indigo, du lapis-lazuli). Jusqu'au XIIIème siècle, on utilisera du vert, et même plus tard dans le Nord. Parfois, il y a des réhauts de blanc sur les lettres, ou alors de jaune (surtout dans les copies de textes anciens ou de la fin du XVème siècle). À partir du XIIIème siècle, il y a la dominante du bleu et du rouge dans la décoration, les initiales (et parfois les rubriques) font alterner le rouge et le bleu. Pour marquer le début d'un paragraphe <p>, il y a ce que l'on appelle des pieds de mouche, et qui correspondent à peut près à ce signe sur nos ordinateurs : ¶, ou alors ils ont une forme de grand C majuscule.

Quand on achète un manuscrit, on passe commande, on paye un prix fixe à la page pour l'écriture, la décoration est en sus. De temps en temps, le commanditaire fait marche arrière sur la décoration dans la deuxième moitié du manuscrit. Ceci parce que dans les ateliers, on présente une facture à la moitié du travail.

Deux soucis président à la mise en page : l'accès au texte, plus l'esprit médiéval qui n'aime pas le blanc inutile. Les textes sont donc justifiés à droite (ce qui est une tâche ardue lorsue l'on écrit à la main). On remplit alors les fins de lignes (surtout de paragraphes) par un bout de ligne décoré.

Dans un dernier temps, on fait les enluminures.

Il faut distinguer entre les lettres historiées, qui préentent des personnages et les lettres ornées avec un décor animal, végétal ou abstrait.

On fait d'abord un dessin, puis on le colore, après quoi l'on appose la dorure. Soit avec de l'or en poudre maintenu avec un liant quoi est souvent du jaune d'œuf ou de la gomme arabique, soit en posant une feuille d'or, qui donne un léger effet bombé.

Diapositive 23 : Photographie d'un livre avec réglure rouge. L'écriture est légèrement surélevée par rapport à la réglure. Cela remonte au temps où la réglure était tracée au couteau : cela laissait un creux d'un côté et une bosse de l'autre. On a continué plus tard pour des raisons esthétiques.

Les universitaires ont provoqué deux changements importants dans la mise en page :

  1. ) La glose.
  2. ) Le manuscrit à pecia. Ce changement fut induit par le fait que le maître lisait le texte et que l'étudiant devait noter les gloses dans la marge. Or, pour ce faire, il fallait un livre qui faisait référence. On a donc inventé le système de la pecia. Un scribe copie un exemplaire officiel de l'Université qui n'est pas relié et qui se présente donc sous la forme de cahiers séparés (les pièces) que l'on communique aux &eacut;etudiants, dont chacun copie un cahier et le rapporte une fois la copie finie et qu'il loue au fur et à mesure de sa copie.

La Glose : c'est un texte biblique (le plus souvent) avec les commentaires des Pères de l'Église ainsi que l'explication de certains mots, plus des commentaires de différentes mains. Au fur et à mesure que le temps passe, la glose prend de l'importance. À la fin du Moyen-Âge, on a des manuscrits où le texte de la Bible est de plus en plus petit (parfois deux mots sur une page) et le reste de la page est rempli de glose et de glose de la glose.

Traces permettant de remonter l'histoire du manuscrit

࿇ Le manuscrit est un objet de luxe, le propriétaire a donc souvent apposé son nom.
࿇ Le colophon : le copiste note à la fin du livre des renseignements sur la date de la copie, le destinataire et son identité à lui.
࿇ Les marques héraldiques.
࿇ Les ex-libris.
࿇ Les notes de lecteurs (qui nous renseignent sur la réception du texte.
࿇ Les éventuelles cotes successives.

À suivre : les manuscrits hébreux